Objectif Lune
Que ma vie commence enfin - l'Espoir #15
Bon normalement je devais écrire cet article bien avant d'avoir le message de Sofia donc faisons comme si je venais tout juste d'apprendre que je n'étais pas admissible et que je n'avais pas passé le week-end à me bidouiller un super CV en béton.
Donc après ces résultats miteux je me suis interrogée sur ce que je voulais faire de ma vie.
Etant donné qu'effectivement à moins d'obtenir un contrat aidé, je ne peux pas garder le RSA si je reprends des études.
Exit donc la comptabilité.
Enfin non pas exit, je reste persuadée que c'est ma meilleure chance de sortie mais exit le BTS ou tout autre diplôme officiel.
Pourquoi ne pas me former seule ? me suis-je alors demandé.
Disons que ce que je veux vraiment c'est donc me former en comptabilité mais surtout le mettre en pratique de manière professionnelle, quitte à ne pas être payée puisque je suis en train de me former.
Il y a autre chose que je voudrais changer dans ma vie actuelle.
C'est cette sensation d'être nulle et incompétente, d'avoir raté le coche après des études plutôt bonnes et une bonne première expérience professionnelle en O.
Je n'en peux plus de cette sensation de nullité. Cela fait 5 ans que ça dure, c'est trop, il faut que cela cesse.
Mon problème est que jusqu'à présent pour lutter contre cette sensation, je m'en suis remise à d'autres personnes : des jurys de concours ou des futurs employeurs. Au final ce n'est pas moi ou même des personnes qui connaissent ma façon de travailler et mes compétences qui posent le verdict final, le jugement qui me fait souffrir est biaisé.
Je me suis alors jurée d'utiliser cette nouvelle année scolaire à changer ça.
A trouver quelque chose qui me permettrait de me sentir compétente DANS MON DOMAINE quoiqu'il arrive.
Car après tout ça fait 5 ans que je rêvasse en préparant les concours à comment cela sera quand j'aurais un poste.
Mais en fait non il faut que j'agisse déjà comme si j'étais en poste.
Car c'est ça que je veux faire de ma vie. Ma vocation, elle est là et je le sais depuis longtemps. Tout autre boulot que je peux prendre est "en attendant d'intégrer la cul" et mon objectif n'a jamais changé.
Qu'est-ce qui a changé entre mes aventures extraordinaires en O et maintenant ? Pas grand chose. Car au final ces deux belles expériences (les Jihemjis et le stage) n'étaient pas salariées. Pourtant elles m'ont apporté énormément et ont rendu ma vie exaltante. Bon j'ai eu faim pendant cette période, certes. Mais j'ai aussi rapidement su que je serais "intermittente de la cul" et finalement depuis 5 ans la précarité on s'y habitue, pour le moment je n'ai pas eu faim. Alors pourquoi ne pas intégrer un peu d'exaltation ?
Alors je me suis dit que si Johm a sa formation, et quand l'Héritier ira à l'école la journée, alors je me raprocherais du musée mytownien d'art pour lui proposer mes services en tant que bénévole, de préférence à la compta, au minimum dans l'administration.
Car si je tiens un an, j'aurais un an d'expérience en compta de musée, et de toute façon il n'existe aucun diplôme aussi spécifique.
Si cela se passe comme en O, même en tant que simple bénévole, je serais invitée aux vernissages, je cotoyerais des acteurs important du milieu, je développerai mon réseau ce qui me sera forcément utile un jour ou l'autre.
Quelque chose s'est débloqué alors en moi.
Je sais que la vie dont je rêve est désormais à ma portée.
Car je n'ai jamais rêvé de gagner beaucoup d'argent.
Je veux simplement travailler dans la cul. Et ne pas avoir faim, évidemment.
Cela fait 5 ans que j'attends mais maintenant je le sens c'est à ma portée.
Bon depuis Sofia est arrivée avec son opportunité magique.
Je vais me déchirer pour décrocher ce poste.
Mais je sais aussi que si finalement je ne le décroche pas, j'ai un vrai plan B qui me fera me rapprocher de ma vocation, qui sera une première étape vers le Graal. Ce plan B m'a donné une très grande force et paix intérieure.
L'Espoir et moi, nous n'avons jamais été aussi soudés.
Donc après ces résultats miteux je me suis interrogée sur ce que je voulais faire de ma vie.
Etant donné qu'effectivement à moins d'obtenir un contrat aidé, je ne peux pas garder le RSA si je reprends des études.
Exit donc la comptabilité.
Enfin non pas exit, je reste persuadée que c'est ma meilleure chance de sortie mais exit le BTS ou tout autre diplôme officiel.
Pourquoi ne pas me former seule ? me suis-je alors demandé.
Disons que ce que je veux vraiment c'est donc me former en comptabilité mais surtout le mettre en pratique de manière professionnelle, quitte à ne pas être payée puisque je suis en train de me former.
Il y a autre chose que je voudrais changer dans ma vie actuelle.
C'est cette sensation d'être nulle et incompétente, d'avoir raté le coche après des études plutôt bonnes et une bonne première expérience professionnelle en O.
Je n'en peux plus de cette sensation de nullité. Cela fait 5 ans que ça dure, c'est trop, il faut que cela cesse.
Mon problème est que jusqu'à présent pour lutter contre cette sensation, je m'en suis remise à d'autres personnes : des jurys de concours ou des futurs employeurs. Au final ce n'est pas moi ou même des personnes qui connaissent ma façon de travailler et mes compétences qui posent le verdict final, le jugement qui me fait souffrir est biaisé.
Je me suis alors jurée d'utiliser cette nouvelle année scolaire à changer ça.
A trouver quelque chose qui me permettrait de me sentir compétente DANS MON DOMAINE quoiqu'il arrive.
Car après tout ça fait 5 ans que je rêvasse en préparant les concours à comment cela sera quand j'aurais un poste.
Mais en fait non il faut que j'agisse déjà comme si j'étais en poste.
Car c'est ça que je veux faire de ma vie. Ma vocation, elle est là et je le sais depuis longtemps. Tout autre boulot que je peux prendre est "en attendant d'intégrer la cul" et mon objectif n'a jamais changé.
Qu'est-ce qui a changé entre mes aventures extraordinaires en O et maintenant ? Pas grand chose. Car au final ces deux belles expériences (les Jihemjis et le stage) n'étaient pas salariées. Pourtant elles m'ont apporté énormément et ont rendu ma vie exaltante. Bon j'ai eu faim pendant cette période, certes. Mais j'ai aussi rapidement su que je serais "intermittente de la cul" et finalement depuis 5 ans la précarité on s'y habitue, pour le moment je n'ai pas eu faim. Alors pourquoi ne pas intégrer un peu d'exaltation ?
Alors je me suis dit que si Johm a sa formation, et quand l'Héritier ira à l'école la journée, alors je me raprocherais du musée mytownien d'art pour lui proposer mes services en tant que bénévole, de préférence à la compta, au minimum dans l'administration.
Car si je tiens un an, j'aurais un an d'expérience en compta de musée, et de toute façon il n'existe aucun diplôme aussi spécifique.
Si cela se passe comme en O, même en tant que simple bénévole, je serais invitée aux vernissages, je cotoyerais des acteurs important du milieu, je développerai mon réseau ce qui me sera forcément utile un jour ou l'autre.
Quelque chose s'est débloqué alors en moi.
Je sais que la vie dont je rêve est désormais à ma portée.
Car je n'ai jamais rêvé de gagner beaucoup d'argent.
Je veux simplement travailler dans la cul. Et ne pas avoir faim, évidemment.
Cela fait 5 ans que j'attends mais maintenant je le sens c'est à ma portée.
Bon depuis Sofia est arrivée avec son opportunité magique.
Je vais me déchirer pour décrocher ce poste.
Mais je sais aussi que si finalement je ne le décroche pas, j'ai un vrai plan B qui me fera me rapprocher de ma vocation, qui sera une première étape vers le Graal. Ce plan B m'a donné une très grande force et paix intérieure.
L'Espoir et moi, nous n'avons jamais été aussi soudés.
- Commentaires textes : Écrire
Les prunelles de mes yeux
Allez un petit article niaiseux en ce samedi...
Mardi, j'accompagne donc l'Héritier à l'école.
Une fois son manteau enlevé, il court vers sa classe, passe la porte, se retourne en disant "au revoir Maman", puis revient vers moi en criant "attends, un bisouuuu" et le bisou fait repart en courant vers sa classe en criant "à tout à l'heure".
C'est le même enfant qui a pleuré TOUS les matins pendant dix mois lorsque nous le laissions à la crèche.
C'est le même enfant dont tout le monde m'a prédit qu'il serait collé à moi tout le reste de sa vie, deviendrait un délinquant, sombrerait peut-être même dans la drogue (je n'exagère malheureusement pas j'ai vraiment lu ça dans un article de Parents) car je refusais de le laisser pleurer, car je le portais au bras, car je lui donnais l'amour qu'il me demandait.
Il n'a JAMAIS pleuré en allant à l'école. Il part d'un pas confiant dans sa classe, sans être collé à moi, avec un petit bisou et un clin d'oeil.
Ce petit bébé que nous avons conçu par hasard un soir de décembre se transforme en petit garçon autonome, confiant et aimant. Je suis vraiment fière de nous (je touche du bois).
Mardi, j'accompagne donc l'Héritier à l'école.
Une fois son manteau enlevé, il court vers sa classe, passe la porte, se retourne en disant "au revoir Maman", puis revient vers moi en criant "attends, un bisouuuu" et le bisou fait repart en courant vers sa classe en criant "à tout à l'heure".
C'est le même enfant qui a pleuré TOUS les matins pendant dix mois lorsque nous le laissions à la crèche.
C'est le même enfant dont tout le monde m'a prédit qu'il serait collé à moi tout le reste de sa vie, deviendrait un délinquant, sombrerait peut-être même dans la drogue (je n'exagère malheureusement pas j'ai vraiment lu ça dans un article de Parents) car je refusais de le laisser pleurer, car je le portais au bras, car je lui donnais l'amour qu'il me demandait.
Il n'a JAMAIS pleuré en allant à l'école. Il part d'un pas confiant dans sa classe, sans être collé à moi, avec un petit bisou et un clin d'oeil.
Ce petit bébé que nous avons conçu par hasard un soir de décembre se transforme en petit garçon autonome, confiant et aimant. Je suis vraiment fière de nous (je touche du bois).
**********
Hier dans la nuit je reçois un message de Sofia. Sofia qui elle, est admissible au concours du Saint Graal (je vous avais dit qu'elle était plus forte que moi). En voyant que j'ai un message de sa part, je me dis qu'elle a besoin de quelque chose pour ses révisions.
Mais en fait non, pas du tout.
Le musée où Sofia travaille va embaucher.
C'est un poste auquel on peut accéder sans concours avec titularisation à la clé.
C'est Sofia qui recrute (enfin pas seulement mais la personne embauchée va principalement travailler avec elle).
Elle propose donc d'appuyer mon CV.
J'ai eu du mal à m'endormir en me disant que Johm allait faire la gueule, car il faudrait déménager à Bourgeaux, que donc sa formation ne servirait à rien, voire qu'il ne pourrait pas la faire, et qu'il se retrouverait père au foyer, à Bourgeaux.
Ce matin, je lui annonce donc que Sofia veut appuyer mon CV pour un poste à Bourgeaux.
- BON SANG MAIS POURQUOI TU M'AS RIEN DIT AVANT ?
- J'ai eu le message à minuit, avant de venir me coucher.
- Ben t'aurais dû me le dire, même à minuit. Bon tu envoies ton CV hein, tu rates pas cette opportunité, je m'en fous, je serais caissier, je reprendrais tout à zéro, je chercherais une autre formation mais TOI tu vas réaliser ton rêve, tu vas ENFIN bosser dans le monde de la cul.
Je suis tellement contente d'être mariée avec lui.
La belle journée du patrimoine
Hier dans ma boîte mail, deux mails de Romain.
Un destiné à tous les animateurs, avec des infos, signé "Abbé Romain". Jusqu'ici tout va bien.
Le second dont je suis l'unique destinataire. Il contient trois phrases.
Une première phrase me disant qu'il est ok pour que je fasse un panneau (question posée dans une précédente conversation mail avec tous les autres).
Je ne vois pas pourquoi il m'envoie ça en privé mais pourquoi pas.
"Je te souhaite une belle journée du patrimoine"
"A très bientôt"
Et EVIDEMMENT c'est signé juste "Romain".
Tu n'es pas mon pote, tu es mon prêtre. PRETRE. Et tu te balades en SOUTANE alors tu arrêtes de me faire suer à signer avec ton prénom genre on est proches, genre on se connaît bien, genre on se souhaite de belles journées du patrimoine (mais pourquoi au fait on se souhaite ça déjà ?).
Ce matin je débarque donc au presbytère pour aller y faire mon panneau, en ayant passé deux heures à préparer les éléments chez moi. Je tombe sur un panneau déjà tout fait par mon ancienne collègue.
Romain pourquoi tu m'écris pas des infos intéressantes qui m'empêcheraient de perdre une matinée de ma vie au lieu de m'écrire des trucs complètement absurdes ?
La question du jour est donc : est-ce que c'est ma compagnie qui rend les hommes incohérents et bizarres ou est-ce qu'inconsciemment je ne recherche la compagnie que d'hommes incohérents et bizarres ???
Des fois, c'est un peu fatigant d'être moi.
Un destiné à tous les animateurs, avec des infos, signé "Abbé Romain". Jusqu'ici tout va bien.
Le second dont je suis l'unique destinataire. Il contient trois phrases.
Une première phrase me disant qu'il est ok pour que je fasse un panneau (question posée dans une précédente conversation mail avec tous les autres).
Je ne vois pas pourquoi il m'envoie ça en privé mais pourquoi pas.
"Je te souhaite une belle journée du patrimoine"
"A très bientôt"
Et EVIDEMMENT c'est signé juste "Romain".
Tu n'es pas mon pote, tu es mon prêtre. PRETRE. Et tu te balades en SOUTANE alors tu arrêtes de me faire suer à signer avec ton prénom genre on est proches, genre on se connaît bien, genre on se souhaite de belles journées du patrimoine (mais pourquoi au fait on se souhaite ça déjà ?).
Ce matin je débarque donc au presbytère pour aller y faire mon panneau, en ayant passé deux heures à préparer les éléments chez moi. Je tombe sur un panneau déjà tout fait par mon ancienne collègue.
Romain pourquoi tu m'écris pas des infos intéressantes qui m'empêcheraient de perdre une matinée de ma vie au lieu de m'écrire des trucs complètement absurdes ?
La question du jour est donc : est-ce que c'est ma compagnie qui rend les hommes incohérents et bizarres ou est-ce qu'inconsciemment je ne recherche la compagnie que d'hommes incohérents et bizarres ???
Des fois, c'est un peu fatigant d'être moi.
Game over
Alunissage annulé |
Je ne suis pas prise pour les oraux du concours de Perpignan.
J'ai pleuré toute la soirée en mangeant chez ma mère pour l'anniversaire de mon fils (c'était trop la fête).
Je ne passerais pas le concours qui a lieu dans 20 jours, je n'ai plus la force. Tant pis, ça attendra l'an prochain que ma motivation soit un peu revenue.
Ma résolution n°1 est donc au point mort sachant que en reprenant des études (pour le BTS de comptabilité par exemple ou n'importe quoi d'autre) je perds mes droits au RSA donc que je ne peux me le permettre QUE si Johm a du travail. Tout ceci est à vérifier auprès des autorités compétentes, ce à quoi je vais employer ma semaine.
Je suis allée cet après-midi à la bibliothèque de la Ville d'A Côté pour me proposer comme bénévole. "Oh c'est dommage que vous ayez plus de 26 ans car pour préparer le passage en médiathèque la commune va embaucher un titulaire mais en contrat d'avenir". J'aime cette logique de confier une tâche aussi importante et technique à quelqu'un de non-diplômé juste parce que ça coûtera moins cher tandis que plein de jeunes diplômés compétents crèvent la dalle en passant des concours absurdes. M'enfin j'y retourne demain pour plus d'informations sur mon futur job de bibliothécaire bénévole. J'écrirais bibliothécaire sur mon profil Facebook et plus personne ne me fera suer.
Mardi prochain j'enfile mes chaussures de Séville.
Un guide de voyage israëlien est caché dans ma table de chevet.
2014 commencera dans la maison de Mickey.
These are a few of my favourite things.
J'ai pleuré toute la soirée en mangeant chez ma mère pour l'anniversaire de mon fils (c'était trop la fête).
Je ne passerais pas le concours qui a lieu dans 20 jours, je n'ai plus la force. Tant pis, ça attendra l'an prochain que ma motivation soit un peu revenue.
Ma résolution n°1 est donc au point mort sachant que en reprenant des études (pour le BTS de comptabilité par exemple ou n'importe quoi d'autre) je perds mes droits au RSA donc que je ne peux me le permettre QUE si Johm a du travail. Tout ceci est à vérifier auprès des autorités compétentes, ce à quoi je vais employer ma semaine.
Je suis allée cet après-midi à la bibliothèque de la Ville d'A Côté pour me proposer comme bénévole. "Oh c'est dommage que vous ayez plus de 26 ans car pour préparer le passage en médiathèque la commune va embaucher un titulaire mais en contrat d'avenir". J'aime cette logique de confier une tâche aussi importante et technique à quelqu'un de non-diplômé juste parce que ça coûtera moins cher tandis que plein de jeunes diplômés compétents crèvent la dalle en passant des concours absurdes. M'enfin j'y retourne demain pour plus d'informations sur mon futur job de bibliothécaire bénévole. J'écrirais bibliothécaire sur mon profil Facebook et plus personne ne me fera suer.
Mardi prochain j'enfile mes chaussures de Séville.
Un guide de voyage israëlien est caché dans ma table de chevet.
2014 commencera dans la maison de Mickey.
These are a few of my favourite things.
- Commentaires textes : Écrire
Ma vie est une montagne russe
Ca sonne mieux en anglais quand même.
Bon jusqu'a samedi nuit, j'avais un magnifique article de victoire à vous rédiger. Puis en fait non.
Donc.
Jeudi vers 17h, je me rends compte que j'ai reçu un texto. Le texte du texto en question est à moitié manquant mais je comprends que c'est pour une réunion pour l'aumônerie. Et merde moi qui croyait que Romain était en vacances jusqu'au 15 septembre. Et merde c'est encore lui qui gère l'aumônerie cette année (j'avais un infime espoir que ce soit un des deux autres curés).
Je renvois un texto à Romain en lui disant que je n'ai pas reçu la date exacte de la réunion ni l'heure et me disant que je vais devoir bouleverser mon planning pour le lendemain.
Vers 19h, Romain me répond que c'est le soir-même à 20h30. Et merde, je suis pas prête là, je suis pas prête, il me manque dix jours de tranquillité.
Je réponds donc que je vais venir mais après avoir fait à manger, donc à la bourre.
Je suis montée dans ma voiture comme on va à l'abattoir.
En fait ça s'est très bien passé. Sûrement parce qu'arrivée la dernière, j'étais très loin de lui. Parce qu'on a bossé picétou. Et qu'on bosse bien ensemble.
Un des enjeux de la réunion c'était de décider le programme de l'année.
L'année dernière nous suivions le même manuel que depuis perpette, un manuel super bien fait, avec des initiatives intéressantes mais datant de 1996 donc avec des références culturelles un peu... datées. Un peu de ma génération en fait. Donc j'ai demandé à Romain l'année dernière si c'était possible qu'on change de manuel pour un truc plus actuel, qui parlerait encore mieux aux jeunes.
A la réunion bilan en juin, Romain nous a montré le manuel de son choix. Il date de 1988, il n'y a pas de reproductions d'oeuvres, pas de jeux, et de vieilles images kitschs en noir et blanc. "Mais il y a les sacramentaux, c'est important". Ah ouais.
Donc quand j'ai reçu ce texto, si j'avais très envie de faire genre "c'est trop dernière minute, je ne peux pas venir", je savais qu'il y avait ce manuel de 1988 que je ne voulais pas me faire imposer.
Donc après avoir choisi moults dates, Romain demande si nous avons des questions.
"Oui... qu'est-ce qu'on fait pour le manuel des quatrièmes-troisièmes ?"
S'en est suivi 20 minutes de débat, moi et Didier, un autre animateur recruté par Pierre à l'époque, contre Romain et son manuel de 1988. Pendant que Romain nous réexpliquait pour la deuxième fois qu'il trouvait TOUS les manuels actuels trop superficiels et que Didier lui expliquait que nous avons besoin d'un manuel actuel pour accrocher et approcher des jeunes actuels, je me suis rendue compte que j'avais reçu un texto.
Il datait de 20h25, juste avant la réunion. C'était de Romain. Il n'y avait qu'un mot. "Merci".
Ca m'a troublé. Ca m'a troublé mais ça m'a conforté dans ma position. Après une énième explication du pourquoi que les manuels actuels sont trop superficiels, je suis intervenue en disant à Romain qu'il n'avait qu'à nous donner un programme et nous nous efforcerions de piocher des séances dans les manuels existants pour coller à son programme et rajouter du contenu aux parcours superficiels.
Il m'a regardé, a hoché la tête, et a dit qu'il était d'accord. J'AI ECHAPPE AU MANUEL DE 1988.
Sur le chemin du retour, en repensant à l'atmosphère de cette réunion, une impression m'a frappée. Une impression que j'ai déjà ressentie, auparavant mais avec quelqu'un d'autre, de l'autre côté du globe, aux côtés du boss le plus sexy du monde. Il ne peut pas me dire non.
Et soudain j'ai entrevu un nanonième du plan du Grand Patron. Du vrai pourquoi de tout ce merdier qui m'empêche de dormir la nuit. Parce qu'il y a ces sentiments entre nous, il est obligé de m'écouter et de tenir compte de mon avis. Parce qu'il y a ces sentiments entrez nous, même si nous sommes chacun d'un côté de l'échéquier de la foi, on va être obligés d'être tolérants envers l'autre. Parce qu'il y a ces sentiments entre nous, on va faire du bon travail pour cette aumônerie et pour nos jeunes.
C'était un sentiment absolument merveilleux. L'impression d'être un instrument dans les mains du Grand Patron. Que tout ça avait un sens. Qu'il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant.
Donc samedi j'étais toute légère, pas d'insomnie, plus d'inquiétude sur cette année, plus de soupirs en pensant que je vais devoir fréquenter Romain toutes les semaines à partir de maintenant.
Puis samedi soir, en rentrant d'une énième soirée pourrie avec les copains de Johm, pour récupérer l'horaire d'un truc pour le lendemain, j'ai ouvert ma boîte mail.
M'y attendait un mail de Romain. Pour moi toute seule (ça n'était jamais arrivé depuis la croisade du merci).
Rien de tendancieux. Juste un contact d'une paroissienne qui bosse dans mon domaine "pour m'aider dans ma recherche d'emploi".
Je me suis dit que c'était très sympa de sa part.
Et puis mon oeil a rippé sur la signature. Monsieur l'Abbé n'a signé qu'avec son prénom.
J'ai mis une heure à m'endormir.
Bon jusqu'a samedi nuit, j'avais un magnifique article de victoire à vous rédiger. Puis en fait non.
Donc.
Jeudi vers 17h, je me rends compte que j'ai reçu un texto. Le texte du texto en question est à moitié manquant mais je comprends que c'est pour une réunion pour l'aumônerie. Et merde moi qui croyait que Romain était en vacances jusqu'au 15 septembre. Et merde c'est encore lui qui gère l'aumônerie cette année (j'avais un infime espoir que ce soit un des deux autres curés).
Je renvois un texto à Romain en lui disant que je n'ai pas reçu la date exacte de la réunion ni l'heure et me disant que je vais devoir bouleverser mon planning pour le lendemain.
Vers 19h, Romain me répond que c'est le soir-même à 20h30. Et merde, je suis pas prête là, je suis pas prête, il me manque dix jours de tranquillité.
Je réponds donc que je vais venir mais après avoir fait à manger, donc à la bourre.
Je suis montée dans ma voiture comme on va à l'abattoir.
En fait ça s'est très bien passé. Sûrement parce qu'arrivée la dernière, j'étais très loin de lui. Parce qu'on a bossé picétou. Et qu'on bosse bien ensemble.
Un des enjeux de la réunion c'était de décider le programme de l'année.
L'année dernière nous suivions le même manuel que depuis perpette, un manuel super bien fait, avec des initiatives intéressantes mais datant de 1996 donc avec des références culturelles un peu... datées. Un peu de ma génération en fait. Donc j'ai demandé à Romain l'année dernière si c'était possible qu'on change de manuel pour un truc plus actuel, qui parlerait encore mieux aux jeunes.
A la réunion bilan en juin, Romain nous a montré le manuel de son choix. Il date de 1988, il n'y a pas de reproductions d'oeuvres, pas de jeux, et de vieilles images kitschs en noir et blanc. "Mais il y a les sacramentaux, c'est important". Ah ouais.
Donc quand j'ai reçu ce texto, si j'avais très envie de faire genre "c'est trop dernière minute, je ne peux pas venir", je savais qu'il y avait ce manuel de 1988 que je ne voulais pas me faire imposer.
Donc après avoir choisi moults dates, Romain demande si nous avons des questions.
"Oui... qu'est-ce qu'on fait pour le manuel des quatrièmes-troisièmes ?"
S'en est suivi 20 minutes de débat, moi et Didier, un autre animateur recruté par Pierre à l'époque, contre Romain et son manuel de 1988. Pendant que Romain nous réexpliquait pour la deuxième fois qu'il trouvait TOUS les manuels actuels trop superficiels et que Didier lui expliquait que nous avons besoin d'un manuel actuel pour accrocher et approcher des jeunes actuels, je me suis rendue compte que j'avais reçu un texto.
Il datait de 20h25, juste avant la réunion. C'était de Romain. Il n'y avait qu'un mot. "Merci".
Ca m'a troublé. Ca m'a troublé mais ça m'a conforté dans ma position. Après une énième explication du pourquoi que les manuels actuels sont trop superficiels, je suis intervenue en disant à Romain qu'il n'avait qu'à nous donner un programme et nous nous efforcerions de piocher des séances dans les manuels existants pour coller à son programme et rajouter du contenu aux parcours superficiels.
Il m'a regardé, a hoché la tête, et a dit qu'il était d'accord. J'AI ECHAPPE AU MANUEL DE 1988.
Sur le chemin du retour, en repensant à l'atmosphère de cette réunion, une impression m'a frappée. Une impression que j'ai déjà ressentie, auparavant mais avec quelqu'un d'autre, de l'autre côté du globe, aux côtés du boss le plus sexy du monde. Il ne peut pas me dire non.
Et soudain j'ai entrevu un nanonième du plan du Grand Patron. Du vrai pourquoi de tout ce merdier qui m'empêche de dormir la nuit. Parce qu'il y a ces sentiments entre nous, il est obligé de m'écouter et de tenir compte de mon avis. Parce qu'il y a ces sentiments entrez nous, même si nous sommes chacun d'un côté de l'échéquier de la foi, on va être obligés d'être tolérants envers l'autre. Parce qu'il y a ces sentiments entre nous, on va faire du bon travail pour cette aumônerie et pour nos jeunes.
C'était un sentiment absolument merveilleux. L'impression d'être un instrument dans les mains du Grand Patron. Que tout ça avait un sens. Qu'il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant.
Donc samedi j'étais toute légère, pas d'insomnie, plus d'inquiétude sur cette année, plus de soupirs en pensant que je vais devoir fréquenter Romain toutes les semaines à partir de maintenant.
Puis samedi soir, en rentrant d'une énième soirée pourrie avec les copains de Johm, pour récupérer l'horaire d'un truc pour le lendemain, j'ai ouvert ma boîte mail.
M'y attendait un mail de Romain. Pour moi toute seule (ça n'était jamais arrivé depuis la croisade du merci).
Rien de tendancieux. Juste un contact d'une paroissienne qui bosse dans mon domaine "pour m'aider dans ma recherche d'emploi".
Je me suis dit que c'était très sympa de sa part.
Et puis mon oeil a rippé sur la signature. Monsieur l'Abbé n'a signé qu'avec son prénom.
J'ai mis une heure à m'endormir.
Lire les commentaires textes
Je me marre aussi en voyant combien ma fille est sociable et les réflexions que j'ai eues lorsque je l'endormais aux bras et que je la prenais quand elle pleurait...
Je croise les doigts pour cette opportunité !!
Ah chez toi aussi l'amour n'a pas créé un enfant tyran... cela dit je me demande dans quelle mesure le caractère de l'enfant ne joue pas non plus, je me dis peut-être que le second, s'il y a un second, pleurera à l'école et que je serais quand même une bonne mère ;)
Pour l'opportunité, ça serait tip top cool mais en fait j'ai effectué un gros travail sur moi juste avant de savoir la nouvelle qui fait que je ne me mets pas trop la pression et que j'envisage quand même un chouette scénario si ça ne se fait pas.
Bouhouhou, je pleure comme c'est trop mignon.
Ce mec est merveilleux. Je suis tellement contente que vous soyez mariés.
Ah ben tu vois quand il m'a dit ça, j'ai pensé ensuite à l'interview de cette femme d'affaires allemande dont tu avais parlé, qu'il fallait bien choisir l'homme avec lequel on faisait des bébés, pour qu'il soit prêt à sacrifier un peu sa carrière au détriment de la nôtre si on en avait besoin. Ca m'a conforté dans mon choix ;)