Flashback sur mon séjour en Murmuria.


Un après-midi, ma mère est partie en expédition avec mon père chercher un cimetière où il y aurait peut-être des aïeux enterrés.

On tournait au milieu des plantations de citronnier, on était complètement paumés, et je me suis dit que c'était comme dans la théorie où le temps est un ruban et non pas une ligne. Dans cette théorie, les différentes périodes historiques sont empilées les unes sur les autres et parfois un morceau du ruban en touche un autre et ça créé un contact entre deux périodes temporelles, un déjà-vu ou peut-être même un passage.
Et là je me suis dit, fais conscience à ton intuition, le grand-père, il est là, à côté de moi, il va te guider vers le cimetière.

Ma mère n'a pas trouvé le cimetière. Mais je crois quand même que d'une certaine façon, oui, le grand-père était à ses côtés cet après-midi là.

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Donc un des atouts de la maison que ma famille avait loué, c'est qu'il y avait une piscine privée. Puis chouette la piscine.

Personnellement la première chose que j'ai vu en arrivant à la piscine, c'est cette vue à l'arrière.
Ces deux massifs, paraissant surgir de nulle part, ROUGES FONCES.

Mon oeil a retrouvé tout de suite une impression qu'il avait déjà vue, une fascination à contempler longuement la montagne, une impression déjà éprouvée à l'autre bout du globe, devant le Gros Rocher Rouge.

Clairement deux parties de mon ruban venaient de se toucher.
Et peut-être même, là-bas, au Gros Rocher Rouge, mon ruban et celui de mes arrières-grands-parents se sont salués sans que je n'en sois consciente.

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Nous étions donc en Espagne au moment de l'accident de train.
Le 25 juillet, c'était la St Jacques, patron de l'Espagne, grosse messe de fête et de deuil à la fois dans l'église où se sont mariés mes arrières-grands-parents il y a 100 ans.
Juste avant la communion, je réalise soudain que je suis assise juste à côté de la chapelle de St Antoine de Padoue.

Je l'ai regardé. Je lui ai souri.
Et puis une larme a coulé.
J'ai senti dans ma poitrine le souffle de tous ces Antonio et ces Antonia qui sont venus se mettre à genoux devant lui, le St Antoine d'Abanilla. Si la statue originale a été détruite pendant la guerre civile, le sol lui est bien celui qui a été poli par les prières de mes aïeux.
Qui ont confié leurs demandes.
Qui ont été exaucés des fois, et des fois pas.
Nos rubans qui vibraient à l'unisson, de là haut, ça devait faire une sacrée jolie mélodie.

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Malgré trois heures de recherches à travers les internets, il m'a été totalement impossible de remettre la main sur l'auteur de la théorie du ruban. Si quelqu'un dans l'assemblée sait de quoi il s'agit...

On ne rigole pas, c'est très sérieux.

Il y a 15 jours je me suis rendue compte que le rideau de douche particulièrement moche (livré avec la maison) qui est installé dans ma salle de bains est moisi.
Ce qui m'a permis d'apprendre qu'il faut laver les rideaux de douche.

Donc chantier numéro un pour ce mois de septembre : acheter un rideau de douche.
Surtout que ça la fout un peu mal quand tu reçois des gens chez toi.

Tant qu'à acheter un nouveau rideau de douche, j'aimerais éviter un truc moche cette fois-ci.

Hier je suis donc partie en quête d'un beau rideau de douche.

Le sol de ma salle de bains est composé de récups de vieux carreaux très colorés et très anciens. Il me semblait donc adéquat de chercher un rideau de douche plutôt blanc et avec un petit côté ancien.
Premier réflexe : la toile de Jouy.

A part de somptueuses photos d'appartements parfait qui ne citent pas leurs sources d'ameublement, je n'ai pas trouvé grand chose de probant.

Mais je suis arrivée sur le site d'une boutique américaine qui vend du rideau de douche de luxe (du linge et des accessoires pour la maison de luxe).
Et là le précieux.
 

Bon après avoir admiré sous toutes les coutures cette merveille, le plus beau rideau de douche que j'ai jamais vu, mon oeil est allé déchiffrer la colonne de gauche.
Lavable uniquement au pressing.
122 euros.

Ah ouais quand même.

Le prix, c'est la seule chose que Johm a vu.
La magnificence du rideau de douche, ça non, ça ne l'a pas effleuré.

J'ai montré le plus beau rideau de douche du monde à ma mère.
Qui m'a dit que c'était trop cher et que je pouvais très bien m'en fabriquer un aussi bien moi-même. J'ai un peu des doutes.

Dans la même boutique, pour la modique somme de 106 euros et lavable en machine, j'ai trouvé aussi ceci qui me plaît bien (surtout le contraste avec les petits froufrous).

Très esprit Toile de Jouy, indienne, etc.
Bon y'a le prix quand même.

Chez Castorama, à 35€, j'ai trouvé ça.

Qui est ce qui se rapproche le plus de mon idée première.
Il s'appelle "Museum" (il n'y a jamais de hasard dans la vie).

Cela dit je garde précieusement la photo du plus beau rideau de douche du monde.
D'une part j'ai une copine qui fait de la tapisserie à qui je vais demander un devis ( en espérant qu'il ne soit pas plus cher que l'original).
Sinon je mets dans mon cahier de projets pour la maison la confection du plus beau rideau de douche du monde.

Quand nous avons emménagé, nous avons eu la surprise de découvrir que la maison était déjà pleine :
- de plusieurs milliers (au moins) de morceaux de polystirène qui prenaient quasiment l'intégralité des étagères du garage que le cousin de Johm lui avait fait mettre là "pour quand il en aurait besoin un jour" (ledit cousin a 12 ans).
- d'une dizaine de caisses pleines de vieux machins qui traînaient dans la chambre de Johm chez son père depuis qu'il avait quitté la maison familiale en 2009. Le père de Johm ayant décidé qu'il récupérait la chambre de son fils pour y mettre la marâtre, il nous a gentiment tout entassé chez nous (sans nous avoir rien demandé évidemment). Bonjour les vieilles peluches (laides) pleines de poussières et tous les carnets de vie scolaire de Johm.

Au bout de dix mois, j'ai forcé Johm à jeter le polystirène pour pouvoir mettre des affaires utiles sur nos étagères.
Par contre les caisses, j'ai forcé Johm à les caler dans un coin du dressing pour qu'elles dégagent la chambre d'amis et il n'y a pas touché depuis. Les cartons que j'ai fait chez mes parents sont au même endroit, c'est un des chantiers à mettre en oeuvre quoi.

Au début de l'été nous apprenons que ladite marâtre, après un an dans l'ancienne chambre de Johm qu'elle avait entièrement redécorée à son goût, rejoindra ses pénates poitevines à la rentrée. Mais que pour ce faire elle a besoin de caisses "à elle" dans lesquelles le père de Johm a mis les affaires pourries de son fils en lui assurant qu'elles les retrouveraient au bout d'un mois (je pense qu'il savait déjà qu'elle ne les reverrait jamais ou alors il n'a jamais vécu avec son fils #ohwait).
Personnellement j'ai dit deux fois à Johm de ranger ses affaires pour rendre les caisses et voyant que rien ne bougeait, j'ai lâché l'affaire parce que voyez-vous, je ne suis pas sa mère.

Hier midi, nous allons manger chez les grand-parents, sachant qu'ils ne m'ont pas vue de l'été et qu'ils n'avaient jamais vu l'Héritier sans couches. Mais au lieu des explosions de joie attendues, la marâtre était là et a monopolisé la parole. Johm s'est donc pris un soufflet sur le fait qu'il n'avait toujours pas rendu les caisses (au moins au nombre de 5 ou 6 selon les dires de la marâtre), enfin plutôt que dans les 6 caisses qu'il a ramené début août (EXPLOIT) aucune n'était à elle, que c'était vraiment pas sympa et que du coup elle avait dû s'acheter des cartons alors que nous gardions vilement en otage ses caisses merveilleuses (on est d'accord Johm est coupable, mais bon ce n'est pas nous qui avons réclamé les caisses AU DEPART hein - les torts sont partagés avec le papa de Johm qui a quand même utilisé les caisses de la marâtre comme si elles étaient à lui).

De retour chez nous, Johm va donc vider les caisses. Qui sont au nombre de deux.

OUI OUI l'autre marâtre là elle le culpabilise et elle lui prend la tête pour DEUX CAISSES. Qu'elle aurait dû acheter des cartons DE TOUTE FACON vu la quantité d'affaires qu'elle a. Et quand Johm lui a ramené les caisses merveilleuses, elle a essayé de lui fourguer de ses cartons car elle a en acheté bien trop.

On est franchement bien partis pour lui offrir des caisses pour Noël.

Ce petit courrier m'annonçait que je n'avais pas le droit de concourir car "selon leurs informations" je "n'avais ni baccalauréat ni diplôme relatif aux musées".
Le petit courrier me citait le décret du concours où j'ai cru lire qu'en fait cette année (le concours vient d'être réformé) il fallait un baccalauréat spécialité musée pour pouvoir concourir.
Ou suffisament d'expérience dans la cul pour pouvoir saisir une commission d'équivalences et accéder au concours (donc pour moi c'est mort quoi).

Le baccaulauréat musée, ça n'existe pas.
Je me suis donc dit que j'allais appeler la petite dame nommée dans le petit courrier comme suivant l'affaire.

La petite dame était en vacances mais j'ai eu une de ses collègues.
Qui m'a confirmé qu'il fallait un bac musée.

- Mais enfin ça n'existe pas un bac musée !
- Oui nous savons, nous avons beaucoup de personnes qui ne peuvent pas concourir. Parfois certains ont un bac histoire des arts.
- Ah ben c'est justement mon cas.
- Malheureusement ce n'est pas écrit sur le diplôme.

Au final je dois envoyer mon relevé de notes où il est écrit que j'ai passé des épreuves d'histoire des arts et PEUT-ETRE que j'aurais le droit de concourir car la décision doit être entérinée par un groupe de travail créé exprès pour ce problème de bac musée, groupe de travail actuellement en congés.

Depuis ce coup de fil, je me tâte.
Est-ce que je perds encore mon temps pour essayer d'avoir le droit de concourir à ce concours où de toute façon il n'y a que deux places ? ("oh mais vous savez c'est quand même possible" que s'est sentie obligée de me dire la collègue de la petite dame).
Est-ce que ce n'est pas le signe que ce domaine professionnel est complètement absurde et qu'il est temps de lâcher du lest, quitte à attendre le retour du concours de catégorie C d'ici trois ans que j'ai failli avoir au mois de juin ?
Est-ce que je m'acharne parce que compte tenu du "bac musée", il y aura très peu de candidats donc ça peut être enfin ma chance ?

Je vous avoue qu'après un mois à ne plus réviser, à avoir des soirées, à pouvoir lire des romans au lieu de bouquins chiantissimes et déprimants, j'ai BEAUCOUP de mal à m'y remettre.
Peut-être qu'il est temps de commencer le deuil de la cul et d'accepter la stérilité de mes 6 années d'études.