Je me disais que ça serait chouette de le faire mais je ne savais pas quoi aller confesser. Le dossier number one qui me tracassait c'était Romain mais c'est un tel sac de noeuds que je ne voyais pas quoi confesser exactement (ce n'est pas moi qui ai commencé et je ne fais rien pour que ça continue) puis bon hein je crois déjà moyennement au secret de la confession mais pour ce cas très précis je n'y crois pas du tout, je sais qu'il faut que je sois prudente (surtout que rien n'est avéré, que tout est parti d'un ressenti de ma part).

Evidemment une fois assise dans l'église, j'ai de suite trouvé ce que j'avais besoin de confesser. Ca n'avait rien à voir avec Romain, enfin presque, enfin pas avec le truc principal.

Dans la chapelle à côté de moi, il y avait le responsable du pélé qui porte la soutane et faisait se mettre les gens à genoux sur un prie-dieu. Je me suis dit merci mais non merci et je suis allée voir un brave prêtre africain totalement inconnu au bataillon.

Je commence donc à lui expliquer que j'ai fait un péché d'orgueil (= mes réclamations de remerciements à mon curé), que j'ai du mal à accepter que mon travail ne soit pas reconnu et à mettre parfois le Christ avant ma petite personne.

- Ma fille, je ne comprends pas bien ce que vous me racontez, de quel travail me parlez-vous ?

Je lui donne les détails (j'ai réclamé des remerciements à mon curé à l'issue d'un pèlerinage qu'il avait organisé où les participants adultes avaient dû donné de leur personne) et là les bras m'en sont tombés.

- Ma fille, comme je ne sais pas qui est votre curé, je ne veux pas vous accuser ni le blâmer mais bon de mon point de vue, vous n'avez pas péché. Vous avez le devoir de dire à votre curé quand il oublie de remercier les participants car c'est très important de savoir remercier, c'est quand même une des premières choses que nous apprenons aux enfants. Alors vous devez me promettre de travailler votre ton et le contenu de vos courriers à votre curé mais de continuer à les lui écrire. Maintenant je vais vous donner l'absolution.

AH BON.
La petite voix exultait AHAHAH JE LE SAVAIS QUE J'AVAIS RAISON de faire cette croisade contre les malpolis.
(et hop un nouveau péché d'orgueil, un)

Le lendemain matin, nous avons célébré la messe à midi dans une petite chapelle romane. Je la connais plutôt bien cette petite chapelle, je lui ai fait un gros doigt d'honneur durant un camp de jeunes organisé avec les pieds par un prêtre que je croyais mon ami il y a 4 ans. Les cicatrices que m'ont laissées ce camp sont encore un peu douloureuses 4 ans après.

Je m'en suis confessée depuis et il m'avait été conseillé par mon confesseur de ne plus travailler pour l'Eglise car cela abîmait trop ma foi (on était aussi juste après M. et l'abandon total de gens avec lesquels j'avais travaillé pendant 18 mois).

Le souvenir de cet horrible camp de jeunes fut une des raisons pour lesquelles nous sommes allés en traînant les pieds à ce pélé-ci.

Donc j'étais plutôt impatiente de célébrer cette messe et de consommer ma réconciliation avec le Grand Patron (surtout quand il appuie mon point de vue). Comme on est arrivés derniers avec Johm, on était tout au fond de l'église. J'ai prié très fort pour ne pas recevoir la communion des mains de Romain à qui était affecté la partie de l'église où je me trouvais (évidemment) et en fait il n'avait plus d'hosties quand Johm est arrivé devant lui. Du coup nous avons remonté toute l'allée jusqu'au prêtre suivant et là surprise c'était l'évếque.
J'ai donc pris la communion des mains de celui qui était mon n+1 jusqu'à ce que je démissionne l'année dernière.
 

Et là un sentiment de joie a traversé mon coeur.
Le sentiment d'avoir répondu à l'appel qui m'avait été fait, d'avoir bien fait de quitter cet emploi et donc d'être sur la bonne voie, sur celle qui mène à ce boulot totalement épanouissant qui m'attend forcément.

Bon je n'ai pleuré que les deux premiers soirs parce que je n'étais pas au Brésil, j'ai choisi la stratégie de l'évitement - depuis il y a eu des pèlerins morts et je me dis que je suis sûrement bien mieux là où je suis.
Mon fils est épuisant.

C'est SUPER beau. J'en prends plein les yeux, dans une région réputée pourtant plutôt merdique pour l'Espagne. Ce n'est pas très touristique, donc tout est encore assez authentique, sérieusement je reviendrais quand mon fils sera plus grand car c'est vraiment une chouette région. (quand on est logés dans un truc climatisé avec une piscine).

"On est dans la Palestine murciane" a dit la guide.
Certes il n'y aura pas le Brésil cette année mais dans 4 mois je foule la terre de Djisus. METEORITES DANS LES YEUX.


J'ai eu une grosse envie de frapper pas mal de monde lorsque ma soeur a été admissible au concours de prof d'arts plastiques et où tout le monde y est allé de son refrain "mais c'est facile d'être prof si tu aimes ta matière" ou encore "tes élèves vont forcément t'apprécier". Je passe sur les discours de tous ceux qui n'ont jamais été au chômage et les yeux horrifiés quand j'explique que si Johm n'est pas là, c'est parce qu'il passe des entretiens pour entrer chez Mcdo.
J'attends avec jubilation de l'annoncer à ce connard de Petit Rigolo.
Ensuite je décréterais vivre dans un monde parallèle où le travail ne vient pas tout seul, où on ne mérite pas d'être au chômage et où on a le droit de trouver que les jus d'orange sont difficiles à ouvrir sans qu'on se foute de votre gueule.

Nous avons participé à une fête religieuse, c'était super chouette. 50% des jeunes espagnols sont sans emploi, ma tante râlait en disant "ben dis donc pour faire la fête c'est pas les derniers, je croyais que c'était la crise" moi je me sentais juste bien, dans mon élément. On est précaires et on vous emmerde, on fait la fête et on voyage quand même. Parce que profiter de l'instant présent c'est bien la seule chose que nous avons.

Cet après-midi, on visitait "la famille". Mon fils a passé l'après-midi à jouer avec une petite espagnole du même âge que lui. Ca s'est fait tout naturellement même s'ils ne se comprennaient pas du tout. C'était franchement chouette. Ca valait le coup de ne pas être au Brésil mais en voyage avec lui.

Dans l'ensemble ce sont de bonnes vacances.

Il y a 2 mois Mushroom s'est fait bouté hors du Canada où il était en train de valider son master (rapport qu'il a été "absent en cours" pendant trois mois puisque l'université était en grève et du coup fermée, bref).

Il était censé essayer de faire un saut par chez moi cette semaine.

Il y a 5 minutes il m'annonce donc qu'il ne viendra pas cette semaine (en même temps je pars demain à la mer puis en Espagne) MAIS qu'il a déposé un dossier d'inscription à l'université de MYTOWN.

WOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOHOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

 

Comme chaque année, je passe le mois de juillet à courir.
 

J'aimerais trouver le temps de faire un long billet sur le pélé VTT où nous sommes allés en freinant au possible pour au final passer l'un des meilleurs pélés de notre vie.

Beaucoup de questions et de doutes ont trouvé tout naturellement leur réponse. D'autres sont toujours en suspens (notamment le cas Romain qui reste stationnaire).
Le dernier soir j'ai enfin passé un cap dans mon deuil des Jihemjis (non parce que j'ai un peu passé mon temps à pleurer dès qu'on demandait de prier pour "les jeunes qui vont aux Jihemjis" les deux premiers jours).
 

Nous avons fait une pause resto pour le soir de notre premier anniversaire de mariage. On a pris le temps de repenser à cette année pourrie que nous avons vécu tous les deux. On peut pas vraiment dire que ça a été la meilleure année de notre vie. On a quand même fait un voyage de noces vraiment beau et profond, à nous de faire que notre prochain grand voyage familial (la Corée) soit aussi fort.
A l'arrivée, Pierre et notre camion préféré étaient là. Le coeur de notre mariage était donc présent.

L'an II de notre mariage commence donc avec l'arrivée de ce pélé dans un des lieux de culte les plus importants du département avec une cérémonie absolument magnifique. Je pense que je n'avais pas vécu de cérémonie aussi poignante dans mon diocèse depuis vraiment longtemps.
L'an II a commencé aussi avec un message sur le répondeur de Johm d'un manager d'un Ronald pour lui proposer un entretien, dont nous avons pris connaissance quand nous avons rallumé nos portables à la fin dudit pélé.
On s'est juste regardé, on a soufflé et on s'est dit mutuellement "merci le Grand Patron".

Mardi soir, nous sommes allés visiter la future Ecole de l'Héritier.

J'étais un peu anxieuse mais au final l'attitude générale de l'Héritier m'a complètement rassurée sur le fait qu'il est manifestement prêt à aller à l'Ecole.

Déjà il a été dans les premiers à aller s'asseoir quand la maîtresse le leur a demandé. Là je me suis dit que c'était bon, il est prêt apparemment.
Assise sur une minie chaise dans la salle avec des chiffres et l'alphabet au mur, j'ai alors eu les larmes aux yeux. MON BEBE VA A l'ECOLE. Johm s'est alors moqué de moi et n'a plus continué de toute la visite jusqu'à ce qu'il devienne absolument agaçant et qu'il me pourrisse totalement ce moment.

Faut dire qu'il n'a pas trop bien commencé en loupant la seule consigne de la maitresse pour les 5 premières minutes : tenir son gosse calme. Au bout de 3 minutes l'Héritier (qui m'était inacessible car il y avait son père entre nous) a commencé à bouger. La minute suivante il est passé sous la chaise de son père sans que celui-ci ne bouge un petit doigt puis s'est glissé sous un tableau et a totalement disparu de notre champ de vision. C'était juste LA HONTE quoi. Je n'ai rien dit sur le moment pour éviter de laver mon linge de sale devant tout le monde mais j'étais juste furax.

Puis donc PARCE QUE j'ai été un peu émue au début de la visite, je me suis prise des tas de réflexion dans la tête dès que je m'approchais de mon fils sur le ton de "oh c'est bon mais laisse-le vivre". Super agréable.

Enfin pour finir sur les hontes intersidérales, comme je n'ai pas pu me rendre à la rencontre avec la directrice il y a deux mois (vu que je passais des écrits de concours à l'autre bout des Pyrénées), Johm m'avait dit que l'inscription n'était pas finie et qu'on la finirait après la visite. Je m'approche donc de la maîtresse qui me dit que non non l'inscription est faite, "il n'y a pas de problème". Ah ben si il y en a un justement, parce que voyez-vous mon mari qui ne se rappelle pas avoir fait une inscription ne se rappelle pas non plus des horaires auxquels il a inscrit notre fils. Résultat des courses : nous ne savons pas si l'Héritier est censé faire des journées entières ou non. Sachant que je ne souhaitais pas le mettre toute la journée la première semaine et attendre de voir comment ça se passait à l'école (surtout qu'il n'est pas propre quoi). Je n'ai pas encore contacté la directrice car je ne sais pas ce qui est le moins ridicule entre ne pas savoir les horaires auxquels nous avons "nous-même" inscrit notre enfant et gérer ça à la rentrée ou appeller en faisant du coup passer mon mari pour un imbécile total.

Bon mais sinon l'Héritier ?
Donc l'Héritier a eu un bon premier contact avec l'Ecole car il y a quand même des FEUTRES, des LIVRES, de la PEINTURE, des CHIFFRES affichés au mur, des BALLONS et un MOGAN (toboggan) dans la cour de récré. En le voyant évoluer dans la salle de classe, je me suis rendue compte qu'intellectuellement il est plus que prêt.

La maîtresse n'avait pas l'air d'être au courant qu'il n'était pas propre (faut dire que pendant la visite des toilettes, il est allé tiré la chasse d'un enfant qui avait oublié de la tirer pendant que les enfants parfaits des autres parents sbaissaient leur slip et faisaient pipi donc il s'est parfaitement fondu dans le reste du groupe) donc j'ai bien peur qu'on le renvoie chez nous après une journée (surtout si cet imbécile de Johm l'a inscrit en journée entière) quand la maîtresse se sera rendue compte que la directrice l'a pipeautée.

Dans la cour de récréation j'ai eu confirmation de mes soupçons sur le caractère introverti de mon fils (qui à la crèche jouait toujours seul quand je venais le chercher quand les autres jouaient déjà en groupe). Même s'il était dans les premiers à entrer dans la cour et à courir vers le toboggan, dès que d'autres enfants l'ont bousculé, il a fait marche arrière et a préféré aller dans les endroits de la cour où il n'y avait personne, tourner autour des poteaux du préau (= ma propre activité favorite en maternelle) ou essayer d'ouvrir le portail (une porte qui se respecte devant être toujours en cours d'ouverture ou de fermeture par l'Héritier).

Bien donc dans l'ensemble c'est donc hyper positif, selon les effectifs à la rentrée, sa cousine sera peut-être dans la même classe que lui, ça serait topissime ! Quand nous avons passé la porte en partant l'Héritier a lancé un "ah c'est fini" qui a fait marrer tous les autres parents. J'ai été un peu rassurée sur son hyperactivité (quand nous sommes entrés dans le réfectoire, les enfants parfaits se sont tous jetés sur les petites chaises pour s'asseoir tout tranquillement tandis que l'Héritier courait en tournant autour des tables des grands en énumérant toutes les couleurs qu'il voyait) par une amie maîtresse de maternelle qui m'a dit que les éléments moteurs sont appréciés par les maîtresses même s'ils sont parfois un peu turbulents. OUF.