Voilà, c'est officiel : je possède quatre billets d'avion pour aller (et revenir) le week-end de mes 30 ans à Jérusalem.

Finalement j'ai emprunté les 436 euros et des poussières de centimes à mon mari, qui a sorti des sous de sa réserve de paysan pour aller changer la voiture (qui n'a pas passé le dernier contrôle technique), j'ai donc profité du mouvement pour faire ce petit emprunt que j'ai 6 mois pour lui rembourser tranquillement.

En 15 jours depuis ma dernière simulation, 40€ d'augmentation sur le prix du billet du vendredi soir, mais c'est bon ils sont pris !!!

Dans ma tête ce voyage n'est pas encore réel. Déjà parce que je ne veux pas en parler à ma famille, ensuite parce que je ne sais rien du reste, les transports, les hébergements, les visites et enfin parce que j'ai l'appréhension de devoir y renoncer au dernier moment.

Fouler la terre de Djisus, ça me semble encore complètement fou...

Hier c'était donc la messe des 25 ans de sacerdoce de Pierre.

Par un concours de circonstances, Pierre est devenu cette année aumônier de la communauté de Wallis et Futuna, y'avait donc tous un tas de danses et de chants comme aux Jihemjis de Sidniais, c'était horriblement beau, je n'ai pas pu empêcher les larmes de couler.

Comme à son habitude, l'Héritier n'a pas été sage (bon les enfants de Wallis et Futuna courent aussi un peu mais ils le font en silence au moins).

On parle d'espoir ce matin alors notons

- nous avons tenu toute la messe (enfin nous avons pu communié !) et il s'est endormi sur la fin

- l'Héritier essayait de chanter les chants qu'il avait déjà entendu dans sa vie avec des paroles à son niveau, ça donnait donc sur l'air de L'amour jamais ne passera "les bisous, les bisous, lalala"  - il y a donc un certain niveau du message de la messe qui passe

- au moment de la communion, les wallisiens entonnent "voici le pain, voici le vin". "Le pain ? D'accord, d'accord" répond l'Héritier qui veut alors s'élancer à la recherche du quignon promis - il est donc un minimum attentif à ce qui se dit

Il reste donc un espoir qu'un jour mon fils soit sage à la messe.

J'ai décidé d'inaugurer une série sur toutes les étincelles d'espoir autour de moi, en cette année de l'espérance.

Aujourd'hui, une de mes cousines a 40 ans.

Sur son mur Facebook ce matin elle publie ceci

Minnie (sa fille) ce matin dans mon lit au moment où son père part au travail : "je crois que papa est tout discret mais qu'il va s'arrêter aux fleurs ou à une bijouterie ...parce que c'est comme ça qu'ils font dans les films !!"

Et là tout le monde y va de son commentaire ironique.

Moi je signale juste que cette petite Minnie est pleine d'espoir et que c'est beau.

Et 4 heures plus tard, ma cousine trouve une pochette surprise avec un voyage pour Rome dedans sur le bureau de son mari.

L'Espoir sera toi, sera moi, sera nous, oui l'Espoir sera chacun de nous.

La semaine avait mal commencé avec la réception d'un énième refus pour Johm.

Essayant d'anticiper la fin des indemnités chômage (fin février), il a depuis janvier lancé plein de candidatures pour des jobs alimentaires. Carrefour, Mcdo, Subway, Intermarché, Super U, faire la plonge dans le plus grand restaurant de la zone, il a postulé partout.

Personne n'est intéressé.

(et là je repense aux théories à la con du Petit Rigolo "le chômage c'est facile de le résoudre, les bac+5 peuvent très bien retourner aux champs" et je rigole je rigole, quel clown ce Petit Rigolo alors).

Ce ne sont pas les capacités de Johm qui posent problème car il a explosé le score aux tests de recrutements pour Subway. Je suppose qu'il est trop diplômé et que donc les managers supposent (à raison) qu'il partira dès qu'il trouvera autre chose (ou hypothèse cynique qu'il ne se lassera pas enfler sur les petites lignes dans les contrats).

Bref donc on serrait les dents et les fesses en pensant à ce mois de mars et à ceux derrière.

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En allant chez Pierre, nous nous trouvons derrière une voiture d'auto-école. Le pauvre gars essaye de faire un créneau, s'y prend mal, recommence, s'y reprend mal, finit par empiéter avec sa roue sur le trottoir pour nous laisser le dépasser (alors que bon on était prêts à attendre hein) en nous faisant un pauvre petit signe par la fenêtre tout dépité.

"Courage monsieur, tu sais tu vas y arriver" avons-nous dit exactement en même temps avec Johm en souriant au monsieur.

J'ai rajouté

"J'en suis la preuve, pour les galériens du permis, l'Espoir c'est moi".

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Mardi matin un mail de Pamela me propose une super opportunité (recevoir une étrangère chez moi pour lui faire découvrir la culture de ma région). Depuis que nous avons emménagé dans cette maison, j'envisage de louer la chambre d'ami et de proposer aux hôtes de leur faire partager la culture français in vivo à table et d'assurer des visites guidées. C'est mon projet professionnel le plus concret jamais projeté (parce que j'ai la formation théorique des visites guidées et un peu d'expérience et si ma cuisine ne casse pas trois pattes à un canard, elle est quand même suffisament bonne et franco-méditerranéenne pour satisfaire des touristes). Même ma mère a arrêté de me prendre la tête avec l'Educnat quand je lui ai dit "j'ai peut-être une hôte pour le mois prochain et elle veut que je lui fasse des visites".

Derrière cette première hôte, c'est donc un avenir qui se dessine (avec quand même tout un fatras de bordel administratif et de précarité). Ca peut foirer mais ça peut aussi rapporter gros, ça peut devenir mon métier et me donner une qualité de vie incomparable (travailler chez moi dans le Sud de la France et dans la cul). L'Espoir est là, les amis, il est là.

Mardi après-midi, après avoir croisé le monsieur de qui je suis l'Espoir, nous nous rendons chez Pierre qui organise ses 25 ans de sacerdoce ce week-end et dont les infos sont plus que partielles (d'où la nécessité d'en parler de visu). On tape la discute, on lui dit qu'on cherche du travail et pouf dans les 5 minutes qui suivent Johm est embauché comme homme à tout faire. Je sais que Johm n'est pas content que Pierre le paye pour faire des travaux qu'il serait de toute façon venu faire gratuitement mais bon sang c'est l'assurance d'avoir un peu d'argent qui rentre et de quoi s'acheter à manger quoi. Pas besoin de faire les papiers pour le RSA et de devoir se justifier de tout devant l'administration tous les 3 mois (on en est pas encore au niveau allemand mais je sais que quand ils veulent ils peuvent être bien casse-pieds).

Sans compter la possibilité de faire des budgets, savoir ce qu'il est possible d'envisager dans un futur proche, l'ESPOIR.

Aujourd'hui Johm rappelle le monsieur de la formation dans les gronavions qui doit le prendre incessament sous peu et lui offrir un avenir dans la région. Ca fait 6 mois qu'ils vont le prendre incessamment sous peu, que maintenant qu'il n'y a plus d'indemnités chômage, si Johm reçoit 600 euros par mois pendant la formation (qui en dure 2 et demi sans promesse d'embauche au bout), ça sera déjà la fête.

Donc 1. le monsieur lui dit qu'il "ne l'a pas oublié" (alors que bon Johm aurait pu faire bien pire dans le harcèlement, c'est rien à côté de ce qu'a subi le Monsieur de Mazères, le DRH de son précédent taf) et 2. il a un semblant de date "début avril - début mai grand max".

Encore seulement de l'Espoir, mais de l'Espoir un peu plus concret chaque jour.

L'Espoir sera toi, sera moi, sera nous, oui l'Espoir sera chacun de nous.

Daviiiid le convoité (même avec du rouge à lèvres)

Après avoir donc terminé le visionnage de Mad Men, je me suis tournée vers ma sacro-sainte liste de séries à découvrir. J'utilise le site Betaseries pour les inventorier et sauvegarder mon avancée dans les séries, ça m'évite aussi de me paumer dans les saisons.

Bon donc je regarde ma liste et j'y vois Twin Peaks.

Oui c'est un peu la honte mais je n'ai jamais vu Twin Peaks.

Un classique de la série télé (peut-être une des premières séries télé modernes) avec deux atouts principaux : un c'est une série de David Lynch mais qui raconte une histoire précise (j'ai besoin qu'il y ait une trame narrative précise dans une série, surtout avec David Lynch dont j'aime bien le travail sans apprécier plus que ça le grand n'importe quoi qui caractérise ses films) et c'est une des premières apparitions télé de mon Daviiiid à moi.

Oui bon il joue le rôle d'un homme qui se travestit en femme pour les besoins de l'enquête (enfin je crois vu que je vous rappelle que je n'ai jamais vu Twin Peaks auparavant) (oui c'est tordu mais on est chez David Lynch quand même) mais je suis assez entichée de lui (surtout jeune !) pour mater une série rien que pour le voir avec du rouge à lèvres et une perruque.

Bref, donc pleine de bonne volonté et de fierté en me disant que je vais enfin combler cette imense lacune culturelle de n'avoir jamais vu Twin Peaks, je me lance dans le pilote.

Johm a même été ok pour le regarder avec moi. Puis m'a dit que je regarderais la série toute seule parce que c'était vraiment trop kitsch et lent pour lui (les costumes et coiffures ont effectivement mal vieillies)(tout le reste j'adoooore).

Y'avait une seule chose que j'avais oublié à force de ne regarder que des séries dramatiques ou comiques : je suis une chochotte qui sursaute pour rien.

C'est donc ainsi que j'ai fait une semaine de cauchemars après l'épisode 7 de la saison 2 et que j'avais l'impression que Bob le psychopathe allait se jeter sur moi dès que j'entrais dans une pièce de ma nouvelle maison pleine de bruits encore inconnus. (contrairement aux apparences ceci n'est pas un spoiler, nous sommes chez David Lynch, connaître le nom du meurtrier ne vous aide pas à savoir qui il est).

Cherchant du réconfort sur le forum des leuchettes, on m'a prévenu : c'est pire ensuite.

Du coup j'ai arrêté Twin Peaks. Avant même que Daviiiiid ne se pointe (il n'arrive qu'en milieu de deuxième saison). Ouiiiiiin.

Puis au bout d'un mois de blocage, j'ai décidé de sortir les grands moyens.

Je regarde désormais un épisode par semaine de jour et entre mes doigts pour pouvoir me cacher l'écran quand ça fait trop peur.

Au final, je n'aurais pas vraiment "vu" la série Twin Peaks mais je l'aurais au moins écoutée en entier.