Hier, après donc avoir confirmé mes petits jeunes et annoncé à Romain que je prenais des vacances et que donc je ne l'aiderais pas à décider quel type de bibles il devait acheter pour la paroisse (mais pourquoi il me demande ça déjà ???!!!), je suis allée chez ma mère pour le sacro-saint tirage au sort de Noël.

Avant ledit tirage au sort, on a commencé à préparer mon anniversaire.
Après avoir longuement hésité à fêter mes 30 ans en famille, j'ai finalement accepté. Comme d'habitude, sur le papier, c'était formidable, une petite fête entre nous sans les cousines de ma mère ni les frères de mon père. Comme d'habitude, les cousines de ma mère se sont invitées toutes seules sans que nous leur donnions la date et du coup une de mes tantes nous fout la pression pour qu'on invite les frères de mon père (si vous n'aviez pas encore compris, ce sont des gens affreux).
Le pompom pour ma part a été atteint au dernier repas de famille quand mes "beaufs" (techniquement ce ne sont que les maris de mes cousines mais dans une famille où tu n'as pas une mère mais trois, c'est un peu tes beaufs) assis en face de moi se sont plaint de devoir payer des impôts, en disant qu'ils allaient arrêter de travailler et vivre des allocations.
Merci les copains, aucune précaution oratoire, ça fait plaisir.
Ce type de situation étant EXACTEMENT la raison pour laquelle je ne voulais pas fêter mon anniversaire en famille élargie à l'origine : pour ne pas avoir à payer pour nourrir des gens qui pensent forcément des saloperies à mon sujet vu tout le bien qu'ils pensent des chômeurs et du RSA en général.

Donc hier on discute avec ma mère des épreuves de jeux qu'on pourrait organiser.

"J'ai plein d'idées" me dit-elle
"On peut faire une épreuve "Pôle Emploi", puis une épreuve "prof de français" puis une épreuve "survivre en Australie" parce que ça résume bien ta vie"

LES BRAS M'EN SONT TOMBES.

Alors c'est donc ça l'image que tu as de moi ???
Une pauvre conne avec un diplôme de chômeuse car la pauvre conne elle n'a pas encore compris qu'elle devrait être prof de français.

LUTAIN MAIS C'EST TOUT SAUF MOI.
OU ALORS C'EST MOI Y'A 10 ANS QUOI. A LA LIMITE.

"Je ne sais pas de qui tu fêtes l'anniversaire là, sûrement d'une autre de tes filles, mais pas de moi, c'est sûr".

(je vous passe les thèmes de décos "Disney", BORDEL MAMAN j'ai 30 ANS !!!)

Après donc une énième dispute parce que je ne suis pas prof de français, j'ai lâché l'affaire. Finalement ma mère a dû se sentir mal car elle a rajouté spontanément une épreuve de muséologie et de religion.

Là-dessus arrivent donc les autres membres de ma famille pour le tirage au sort.
Ma cousine Léa (la mère de mon filleul que je voulais emmener à la Tour Eiffel en 2014) me prend à part pour m'annoncer que "sur un coup de tête", elle vient de prendre des billets d'avion et de réserver un hôtel à Paris le WE du 7 décembre pour emmener le plus beau filleul du monde à la Tour Eiffel.
Moi je suis un peu concon, je lui dis "bon on a pas trop les moyens mais je vais voir si je peux trouver un train de nuit pour venir avec vous"
"Non non mais ne te dérange pas, tu n'as pas besoin de venir"
"Ah ben je te donnerais alors l'argent pour le billet pour la Tour Eiffel alors"
"Mais non ne t'embête pas, c'est bon, on s'en occupe"
"Mais je n'aurais pas fait de cadeau à Juju pour son anniversaire !!!"
"Oh ben si, tu lui as offert un livre sur Paris"

VOILA.
On m'a volé la Tour Eiffel que je voulais offrir au filleul le plus beau du monde.
Sûrement parce que je ne suis qu'une pauvre conne précaire.

Je pense que je vais faire un don à une asso avec le fric qu'ils vont si généreusement m'offrir pour mes 30 ans le mois prochain. Parce que dans ces conditions, merci mais non merci.

S'en est suivi en fin de soirée une bonne heure et demie de dispute avec l'une de mes tantes car je me contrefiche d'inviter à mes 30 ans la femme d'un des frères de mon père qui elle se contrefiche bien de moi depuis 30 ans. Ah non attendez elle a écrit un commentaire sur une de mes photos sur Facebook dans la semaine auquel j'ai répondu, il faudrait que je la traite comme ma meilleure amie.
Ca m'a fait de la peine pour ma tante mais je ne vais pas inviter quelqu'un à MON anniversaire juste pour lui faire plaisir. En plus quand tu invites cette personne déjà inintéressante en soi et qui sait toujours mieux que toi les choses de la vie, y'a sa fille et ses trois gosses piques-assiettes qui se ramènent direct.

Là-dessus ma mère m'annonce qu'elle a viré mon père de la maison.
Enfin elle lui a dit de ne plus revenir le WE puisque mon père vit actuellement à Poitiers où il a été muté 3 mois avant mon mariage (je ne crois pas que ce soit un hasard).
Ca fait 10 ans que ça leur pendait au nez mais là il faut dire que mon père a un peu abusé. Ma mère s'est faite opérer fin septembre de son tendon en kit, et pendant qu'elle ne pouvait pas se déplacer, il en a profité pour faire des tas de magouilles dans son dos et bon ben il n'est pas très malin car elle s'en est vite rendue compte une fois valide (enfin presque valide, car elle est toujours en arrêt maladie actuellement).

Enfin bref, cet anniversaire ça va être vraiment une super fête.

Ma titulaire est venue faire un tour, j'avais prévu le coup car je savais que son avion atterrissait mercredi soir donc depuis jeudi, tout est rangé nickel, prêt pour son retour, car bon ayant appris à la connaître, je savais bien qu'elle reviendrait avant la fin officielle de ses congés.

Elle a fait le tour du propriétaire et j'ai lu sur son visage qu'elle était satisfaite de mon travail.

CA SENT VRAIMENT TRES BON pour le contrat de 2 ans les copains.

Ces trois semaines ont été super, ça fait franchement du bien de faire ENFIN ce qu'on a prévu de faire de sa vie, après 5 ans de petits boulots, de concours ratés et de gros doutes. PLUS JAMAIS de la vie je n'entre dans une salle de classe car il est vraiment clair pour moi que ce n'est pas ma place (bon la compta, malheureusement, il faudra peut-être y revenir).
Si je décroche ce contrat mes aïeux, certes je ne suis pas dans un mus mais JE SERAIS DANS LE MERVEILLEUX MONDE DE LA CUL, c'est complètement foufou.

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirais toute pomponnée animer la confirmation de mes jeunes. Ca fait bien trois semaines que j'ai la tête dans le guidon pour préparer ET la retraite ET la célébration, je vous le dis, il est grand temps que ça s'arrête.
J'ai même prévu de passer une semaine entière sans mettre un pied dans le presbytère. C'est complètement foufou ça aussi.

Dans une semaine, je serais à JERUSALEM.
JE VAIS PRIER AU TOMBEAU DU CHRIST.
JE VAIS DORMIR CHEZ DES PALESTINIENS.
JE VAIS ESSAYER DE GLISSER UN PETIT PAPIER DANS LES FONDATIONS DU TEMPLE DE MON GRAND AMOUR.
Je vais aller à la première messe de l'Avent DANS LE PAYS où IL s'est incarné. Il paraît que c'est Hanouccah en plus (huhuhuhu).
JE VAIS PRIER AU TOMBEAU DU CHRIST.
LE.
TOMBEAU.
DU.
CHRIST.

Nom d'un petit bonhomme. On a dépassé le stade du foufou là. C'est complètement.

Ce week-end, au lieu d'être à Jérusalem, j'étais dans mon Moulin chéri pour une retraite avec mes quatrièmes pour préparer leur confirmation. Je n'étais pas retourné au Moulin depuis ma fête de mariage, c'était HYPER cool de revoir les lieux et d'y revoir mes amis en train de danser dedans.

On y a rencontré les nouveaux habitants du lieu, qui y ont emménagé le lendemain de notre fête, c'est à eux qu'on avait remis les clés à l'époque.
Un beau couple avec une histoire d'amour saisissante avec le Grand Patron.

J'ai abattu pas mal de boulot la semaine dernière pour préparer cette retraite, qui n'était pas très réussie l'année précédente.
C'était mieux, bien mieux, cette année. Le groupe et la personnalité des jeunes y a fait pour beaucoup mais je suis vraiment contente de ce que nous leur avons proposé.

Pour la préparation, j'ai passé une heure vendredi après-midi au presbytère, assise à mon ancien bureau.
Déjà depuis mercredi, on m'a redonné ma clé vu que j'ai été mutée à l'insu de mon plein gré responsable pour les quatrièmes (concrètement je suis la seule des trois animatrice à pouvoir me rendre au presbytère pour faire les photocopies et remettre les papiers).
Quand je l'ai tourné dans la serrure, ça m'a fait quelque chose.
Je n'ai pas de regrets d'avoir quitté ce job mais j'ai senti que je revenais "chez moi" en quelque sorte.

Donc j'étais assise à mon bureau et ma collègue était là.
On papotait, comme nous le faisions à l'époque.
Elle a fait une blague sur Romain.
Et pendant 5 minutes Romain a arrêté d'être "Romain avec qui j'ai un problème" pour être le Romain d'avant, le "Romain absolument insignifiant" de quand nous bossions ensemble aux horaires de bureau, pas celui avec qui je pars une semaine en Bretagne ou un week-end au coin du feu au lieu d'être avec mon mari et mon fils et qui va faire des blagues appuyées de clins d'oeil à mon égard car que moi seule dans l'assemblée peut les comprendre ou venir me chuchoter dans l'oreille (je n'arrive pas à pardonner au Grand Patron d'avoir autorisé une chose pareille).
Ca m'a fait beaucoup de bien.
De retrouver ce Romain d'avant, d'oublier complètement l'existence même du merdier pendant 5 minutes.

Le week-end de retraite d'ailleurs était assez top à ce niveau là car globalement le malaise n'était pas là.
Je me suis rendue compte que dès que Romain est en train de faire son boulot, de célébrer, de parler aux jeunes, d'expliquer et de les écouter, d'abord il est compétent (et cela ne lui arrive pas trop souvent dans d'autres contextes) et je ne ressens vraiment rien de particulier, il redevient "Romain l'insignifiant".

Et puis il y a eu cette dernière demie-heure, quand il a voulu à tout prix m'aider à ranger mes affaires. Le malaise est revenu illico presto, y'avait cette espèce de complicité malsaine entre nous que je déteste (je lui ai d'ailleurs foutu un gros vent devant tout le monde tellement c'était insupportable), alors que tout le reste du week-end je me suis dit que j'étais là où je devais être en train de faire du bon boulot pour le Grand Patron, cette dernière demie-heure je ne savais plus où j'en étais.

Sur la route du retour, je me suis rappelée que dans un mois je monte à la Capitale. Que du coup je vais pouvoir aller me confesser à mon confesseur préféré à St Sulpice, celui qui m'avait donné la solution lors de mon précédent marasme (en croisant les doigts pour qu'il ne connaisse pas Romain - la probabilité est faible puis sinon tant pis).
Je me suis rappelée que j'ai une porte de sortie, pas très honnête mais justifiée aux yeux des autres, si le merdier devient trop insupportable et me pourrit trop le travail pour le Grand Patron.
L'Espoir, l'Espoir est là, je ne veux pas me le faire voler.

Lundi, j'aurais 30 ans.

Pour l'occasion, ré-écriture d'un billet de blog de 2008, sur mes 25 ans et leurs espoirs.

Il y a 10 ans je faisais ces sacro-saints 68 kilos que je n'arrive plus à atteindre. Pour la première fois de ma vie mon poids était stabilisé, j'ai gardé ce poids durant 3 ou 4 ans.

Cela dit je n'ai pas l'impression d'en avoir pris 10 de plus, juste 5 quoi. Avec une grossesse, une dépression et 3 mois horribles dans l'Educnat. Je pense que c'est normal et je commence à m'habituer à mon nouveau poids de stabilité de 73 kilos.

Il y a 10 ans, Internet commençait à percer et j'y avais lu cette phrase que je répétais à tout le monde "Marylin Monroe faisait du 42". Mine de rien cette phrase a beaucoup aidé dans mon acceptation de soi.

Il y a 10 ans, ça faisait déjà un an que j'étais dans cette relation "qui n'allait pas durer longtemps tellement on était différents" avec Johm. On avait pas encore réalisé qu'entre nous c'était du sérieux (février 2004), mais on allait vraiment pas tarder à le faire. On avait pas encore de rapports sexuels (mai 2005) mais on commençait à y réfléchir. On parlait vraiment pas du tout mariage. Je n'avais pas encore rencontré l'Obscur (août 2004), ma vie était TELLEMENT simple. Bref les choses étaient en train de s'installer lentement mais sûrement entre nous.

Il y a 10 ans, je ne savais pas encore que je venais de vivre mes dernières Jihemjis avec Jean-Paul II (il est mort en 2005). Je ne savais pas encore que j'allais vivre le job de volontaire de ma vie dans ce pays que j'avais parcouru dans tant de rêves que je commençais à enterrer. Mais j'avais rencontré Francisco et Johm à des Jihemjis et c'était déjà tellement extraordinaire. Je venais de faire mon premier camp d'été avec l'aumônerie de Johm, je croyais encore que j'allais réussir à aller en Palestine l'été suivant (il aura donc fallu dix ans). Je commençais les lotos de folie, les petits-pois-carottes pour 500 personnes et je venais de vivre ma première fête de Baz ou la folie furieuse à l'état pur. Je faisais du caté aux petits de ma paroisse d'origine, j'allais aller passer le réveillon avec la communauté de Taizé à Paris, ma vie spirituelle était quand même déjà bien sur les rails.

Il y a 10 ans, j'étais dans ma dernière année de prépa. Une année de khube pour laver les offenses de la précédente à Bourgeaux. J'étais à la fois en lettres et à la fois en histoire de l'art. Je n'arrivais déjà plus à choisir et au final c'est peut-être cette double casquette qui m'a permis de bosser dans la culture. Il y a 10 ans je venais de découvrir que je ne voulais pas être prof, que je ne serais pas prof de latin en Australie comme dans mon super plan de carrière de mes 15 ans.
Il y a 10 ans je commençais à me dire très sérieusement "il faut que je bascule en histoire de l'art pour trouver un vrai métier et moins galérer qu'en lettres". LOLILOL.

Il y a 10 ans j'avais abandonné ma première oeuvre romanesque (qui compte une Bible des personnages et 5 pages à ce jour), mais j'écrivais des poèmes. J'écrivais d'ailleurs minimum une fois par semaine à mon mec et j'envoyais des mails fleuves sur fonds d'images de Friends et avec des couleurs improbables à ma bande de potes. Le groupe était en train de se déliter, aucun d'entre eux n'est venu à mon mariage d'ailleurs (et pourtant je les ai TOUS invités).

Il y a 10 ans, j'étais retournée chez mes parents, après un an d'expatriée à Bourgeaux. Ensuite j'ai vécu seule à nouveau, puis retour chez eux et puis emménagement avec Johm, un peu précipité à cause du bébé surprise, mais quand même. Depuis nous avons vécu en appartement et maintenant dans une belle maison où on se sent très bien, mais vieille avec ses problèmes de vieille maison.

Je n'ai AUCUN souvenir de comment j'ai fêté mes 20 ans le jour même. Je les ai fêtés en famille 2 ans plus tard (de cela je me souviens bien), je suppose que j'ai dû quand même sortir en boîte avec mes potes.



Et dans 10 ans ?

Dans 10 ans (35 ans), mon corps sera arrivé au bout de sa courbe ascendante. J’entrerais dans la période “attention danger si tu tombes enceinte”. Donc j’aurais eu des enfants… ou pas.

Dans 10 ans, il ne sera plus vraiment raisonnable de faire des enfants, peut-être un ultime petit dernier mais guère plus. J'espère réussir à en fabriquer un d'ici là. Donc j'aurais deux enfants... ou trois... ou quatre (mais je crois qu'il me faut faire le deuil)... ou toujours juste un.

Dans 10 ans (35 ans), je suppose que je ne frissonnerais plus quand mon chéri m’effleurera la main. Je suppose qu’on sera tous les deux fatigués l’un de l’autre… ou pas.

11 ans après nous être rencontrés, le contact est toujours magique et me fait frissonner... dans 10 ans je suppose donc qu'on ne sera toujours pas fatigués et qu'on continuera à découvrir des choses l'un sur l'autre.

Dans 10 ans (35 ans), j’espère pouvoir me retourner et ne pas me dire qu’il y a 10 ans, j’écoutais vraiment de la musique de merde.

Il y a 10 ans je venais de voir Trone d'Argent en concert à Paris, J'écoutais Muse et Placebo sur le Mouv', je regardais Mtv2 sur le satellite, l'année suivante j'allais acheter 0 de Damien Rice, mon premier album "alternatif".

Donc dans 10 ans, j'espère que je continuerais à écouter de la musique qui fait battre mes tripes (et surtout à réussir à m'enthousiasmer pour des groupes actuels), parce qu'il y a 15 jours, j'ai pris un galon de dingue lors de la commande de cds à la médiathèque (faut dire que le gars a posé en premier le cd des Porcelaine sur la table, tout de suite je me suis sentie concernée).

Dans 10 ans (35 ans), j’aurais normalement un métier… ou pas.



Il y a 10 ans, je retournais à l'histoire de l'art pour trouver un métier, mon métier. Des métiers que je pourrais faire, j'en ai croisé plusieurs alors mais il y en a un que je croyais vraiment fait pour moi, régisseur. Je sais que plus le temps passe plus mes chances de l'être un jour s'amenuisent, enfin du moins directement depuis ma formation initiale.
Des métiers, j'en ai eu 3 pour le moment : secrétaire, prof et bibliothécaire. Le dernier est celui qui me convient le mieux, celui qui pourrait vraiment devenir MON métier.

Dans 10 ans, j'espère que je serais en poste quelque part dans un métier qui me plaît. Et que je serais un peu moins l'aventurière du quotidien.
 

Dans 10 ans (35 ans), j’aurais publié un livre, je vous le promets. Et a priori ça parlera de rrrr… ou pas.

Toujours rien à ce niveau-là, a vrai dire j'attends d'avoir eu un concours ou du moins de ne plus avoir à bosser en plus de mon job de jour pour m'y mettre... j'espère avoir commencé avant mes 40 ans quand même !!!
 

Dans 10 ans (35 ans), mon Grand Amour devrait toujours être mon grand amour… ou pas ?

A priori, vu que mon fils crie "oh c'est la croix de Jésus" dès qu'il identifie la forme "croix", je pense que c'est bien parti pour que dans 10 ans mon Grand Amour soit toujours mon grand amour. De toute façon on est mariés maintenant ;)
 

Il y a 10 ans, la porte était grande ouverte. Elle l’est un peu moins aujourd’hui mais je ne suis pas mécontente de la fermer sur certaines choses.

Le mois dernier, la cousine de l'Héritier a été baptisée (celle qui est dans sa classe, donc dans la famille de Johm).  L'Héritier était tout excité après ledit baptême et n'arrêtait pas de demander quand est-ce que lui il serait baptisé.

Quand j'ai demandé moi-même à ma mère si j'avais été baptisé (enfin quand j'ai demandé à un âge où j'ai le souvenir de lui avoir demandé), elle m'avait alors sorti un album photo fait tout exprès pour moi, avec des photos des étapes de ma croissance, du tout petit bébé dans son berceau d'hôpital à l'âge que j'avais à l'époque (la dernière photo de cet album date de mes 13 ans, ensuite j'ai eu mon propre appareil photo et n'ai jamais trié mes photos).
Sauf que moi évidemment, en bonne mère digitale, je n'ai pas fait d'album photo physique de l'Héritier.
J'ai fait un album photo sur Facebook.
D'ailleurs je ne l'ai même pas fait pour lui. Je l'ai fait pour mes proches, mes copines qui ne vivent pas sur Mytown, bref pour ceux qui ne pouvaient pas le voir grandir dans la vraie vie.
Je continue encore à mettre des photos des évènements marquants, des voyages.
Donc j'y avais une photo de son baptême, JUSTEMENT. Et ouf, car entre temps j'ai changé de pc et n'avait pas du tout envie d'aller fouiller dans mes disques durs de sauvegarde.

Je lui ai montré.
A ma grande surprise, il s'est reconnu spontanément. Il a reconnu son parrain qui le tenait dans ses bras (bon là facile il le voit de temps en temps quand même et il n'a pas tellement changé de tête depuis).
Puis en fait j'ai réalisé qu'avec un album Facebook, je lui transmettais une chose que mes parents n'ont pas pu me transmettre avec un album physique.
Les commentaires.
A chaque photo, il y a les commentaires rigolos, flatteurs ou tout simplement aimants de la famille et des amis.
J'ai eu le vertige en me disant qu'un jour il sera capable de les lire. Quand l'un d'entre eux sera mort, il pourra toujours relire leurs commentaires et savoir qu'il a été aimé par cette personne.
Dans la foulée, on a regardé les autres photos de l'album. Il a fait ses propres commentaires, je les ai rajouté aux photos. C'était un moment vraiment chouette.

On dit beaucoup de choses sur la publication de photos sur Facebook. Les réticences et les menaces sont avérées à mon sens. Mais.
Mais Facebook permet dans le même temps de belles choses, qui n'existeraient pas autrement.
Du coup, je n'ai toujours pas envie d'un album physique. Pour le moment, je n'en ressens pas vraiment le besoin et n'ai pas de regrets d'avoir un album Facebook.